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Une 9ème Conviviale sous la coupe des voyous
Etait-ce prendre un risque que de choisir pour thème celui des voyous ? Pour sa 9ème Conviviale, si risque il y avait, Le Papillon de la Presqu’île l’a pris en toute connaissance de cause, à nouveau au bar Le Chouchen de Trédarzec, ce vendredi 20 juillet. Risque calculé à l’aune d’un répertoire que nul n’ignore riche en la matière. Avec en figure de proue, l’incontournable Georges Brassens, celui là même dont la mauvaise réputation lui vaut d’avoir son nom gravé sur le frontispice des écoles de la République. Au pays de Saint Maudez, ce bouffe-curé notoire est même devenu icône.
Avec le recul, on se prend à penser que cette Conviviale aurait peut-être du se tenir à même la grand salle des fêtes de Lézardrieux puisque celle-ci est dédiée à ce chantre qui a clamé haut et fort, pour séduire une Margot belle comme la Madone, qu’il était un voyou. Mais il n’est pas dit, même si l’objectif affirmé est de rassembler le plus de monde possible, que notre Papillon puisse se sentir à l’aise dans un aussi grand espace. L’arrière salle d’un bistrot lui semble, à cette heure encore, adaptée à ses ambitions. Au premier des rangs desquelles : établir une proximité et un véritable partage de sens et d’émotions.
Fric-frac dans le répertoire
L’alchimie a, une nouvelle fois, fonctionné sur cette scène ouverte de Trédarzec qui accueillait, comme c’est désormais la règle, des talents confirmés, sachant gratter (la guitare) ou souffleter (l’accordéon) , et des voix libérées du trac. Nous ne le répèterons jamais assez, participer à une Conviviale c’est se découvrir des capacités jusqu’à lors insoupçonnées devant d’autres que soi. Ce vendredi du mois de juillet de l’an 2018, ce sont surtout des femmes qui ont prêté leur voix pour opérer un fric-frac dans ce répertoire pouvant effrayer le bourgeois dont Brel a brossé un portrait sans concession
S’appelait-elle Margot cette femme dont Lenaig nous a rappelé, au rythme d’une godinette, qu’elle était lassée d’être jeune fille ? Qui sait ?
A bien écouter Isabelle interprétant « Un dur, un vrai, un tatoué », chanson du film Raphaël le Tatoué (1938), les gonzesses et les nénettes n’ont, quant à elle, pas droit au moindre sobriquet teinté de tendresse. Mais sous Raphaël il y a Fernandel. Que l’on sache, l’acteur chanteur avait l’accent affectueux ! Fernandel, pardon Raphaël…un faux dur !
Avec Polly, Lucy, jeunes filles de bonne famille, et Jenny-des-lupanars l’on a vu réapparaître le célèbre Macheath le Surineur. Ces trois femmes se sont disputées les faveurs de ce malfaisant qui finira par être anobli. La complainte de Mackie, interprétée par Noella, est extraite de l’Opéra de Quat’sous, une comédie allemande mise en musique par Bertold Brecht et Kurt Weill en 1928. Il y a donc tout juste quatre-vingts dix ans !
Il y avait également, comme qui dirait, de l’anniversaire dans l’air avec cette autre complainte, Elle était souriante, créée par Montel en 1908. Myriam et les deux Hélène, avec Roland en contre-chant, auront su nous montrer combien la résilience pouvait contrecarrer les attentes malsaines de gens sans foi ni loi, capables de faire subir à une pauvre châtelaine des maléfices d’une cruauté inouïe. On nous fera remarquer que sous cette sordide affaire se cachait, de fait, une publicité pour le Pyramidon un médicament anti-fièvre qui avait cours à la Belle Epoque.
« Laissez passer les voyous ! »
Mais qui sont véritablement les voyous ? Brassens n’aura en rien été le premier lanceur d’alerte comme nous l’a implicitement rappelé Martine en déclamant un poème de Jacques Prévert datant de 1934.
Cette année là, Prévert passe des vacances à Belle-Île. Il est alors le témoin d’un fait divers ayant défrayé la chronique. Depuis de longues années, cette île enchanteresse accueille alors en son sein des colonies pénitentiaires pour enfants. Un soir, un des enfants ayant été roué de coups pour avoir mordu dans un morceau de fromage avant de manger sa soupe, une émeute éclate, suivie de l’évasion de 55 pensionnaires. Une « battue » est alors organisée pour rattraper les fugitifs, avec prime de 20 francs offerte aux touristes et aux habitants de Belle-île, pour chaque garçon capturé. La chasse à l’enfant était lancée. « Bandit, voyou, voleur, chenapan ». Les gens dit honnêtes ont parfois de mauvais réflexes …
« Laissez passer les voyous !» a chanté en son temps Philippe Clay (1927-2007). A Trédarzec, dans l’arrière salle du Chouchen, les voyous ont donc eu la vedette, mais pas qu’eux. Une Conviviale c’est une scène ouverte. La thématique n’empêche pas de s’en extraire. Que ce soit en Anglais, en Irlandais, en Français et, même en Breton, d’autres voix nous ont ouvert une évasion vers d’autres horizons. La 9ème a tenu toutes ses promesses !
la galerie photos de cette soirée,
Cliquer sur le lien ci-dessous
http://le-papillondelapresquile.eklablog.com/galerie-de-photos-de-la-9eme-conviviale-gallery215600
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Kermouster: trois concerts à la chapelle
Chaque été, la chapelle de Kermouster ouvre ses portes pour y accueillir des musiciens. Voici le programme de ce mois de juillet.
Jeudi 19 juillet : le guitariste Soïg Siberil.
En juillet 2016, Soïg Siberil nous avait fait apprécier les sonorités de sa guitare. Il accompagnait ce soir là la chanteuse Nolwenn Korbel. Ce jeudi 19 juillet il se produit en solo. Il nous invite à un retour aux sources de son instrument à partir de ses propres compositions et en adaptant des pièces issues du répertoire traditionnel sonnées, chantées (danses, marches, mélodies). Dans son dernier opus, Hasback, le 11° album solo de sa carrière Soïg Siberil nous emmène en voyage…. dans le pays des landes et forêts, dans les chemins creux des pays celtes…
21 h. Entrée 10 euros
Samedi 21 juillet : Jean Baron et Sophie Compagnon
L’an passé l’ami Jean Baron et Sophie Compagnon avaient ouvert la saison des concerts (18 juillet 2017) de la chapelle. Le maître sonneur et la harpiste vont à nouveau y faire chanter la bombarde, le biniou Coz, la veuze et la harpe celtique. 20 h. 45 Libre participation
Jeudi 26 juillet : le violoncelliste Aldo Ripoche
Violoncelliste réputé, Aldo Ripoche a, dès 1994, apporté son soutien à l'Académie Paul Le Flem, académie qui produit beaucoup de musiciens et de concerts de musique de chambre dans un répertoire axé sur les compositeurs bretons et français. Paul Le Flem est un compositeur né à Radon (Orne)en 1881, et mort à Tréguier en 1984. Il était très attaché à la Bretagne. Les œuvres de Le Flem révèlent l'influence de la musique du XVIe siècle et du folklore breton.
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