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Un rallye des routoirs… déroutant
Dimanche 9 septembre 2018 à Pouldouran
Un jour à marquer d’une croix dans les annales du Papillon de la presqu’île qui organisait, ce jour là, sur les rives du Bizien, un affluent du Jaudy, son deuxième rallye pédestre. L’an dernier Le Papillon avait convié des passionnés de la marche sur les sentiers du patrimoine de Pleudaniel. A Pouldouran, la mare d’eau en breton, il s’est agi de partir à la découverte de ce qui a fait un temps durant la richesse de cette commune voisine de la Presqu’île : les routoirs.
Le rallye pédestre du Papillon offre une particularité. Au-delà de la découverte ou de l’approfondissement d’une histoire locale, il s’agit de marcher au pas de l’oie. Bigre ! Précisons très vite le pourquoi de cette expression qui pourrait laisser penser que nous invitons les participants à marcher au pas cadencé. Non ! Rien de ça !
Comme l’an passé, les engagés, une cinquantaine, répartis en équipages de trois, quatre à cinq personnes, ont ajouté au plaisir de la marche, celui du jeu. Vous marchez, certes, mais à chaque point de contrôle, choisi pour l’intérêt du site, vous prenez le risque, en lançant les dés sur une piste du jeu de l’oie,
de retourner quelques cases en arrière et de perdre du temps et des points. A l’inverse, si la chance est au rendez-vous, vous prenez de l’avance et si, en même temps, expression on ne peut plus dans l’air du temps, vous avez su cocher la bonne case d’un questionnaire portant sur le site en question, vous prenez une solide option pour la victoire finale. Avec à la clef, comme l’an passé, l’octroi, en guise de premier prix, d’une paire de crustacés pour lesquels, à de rares exceptions, tout le monde en pince.
Ce rallye pédestre des routoirs aura été, pour le moins, déroutant à plus d’un titre. L’équipe en charge de l’organisation s’est ingéniée à donner du fil (de lin) à retordre aux engagés. Nombre d’entre eux connaissaient déjà d’avance l’existence de ces bassins creusés à proximité d’un ruisseau où l’on rouissait les plantes textiles, ici, exclusivement le lin. Il fallait donc corser le questionnaire en multipliant les sources d’erreur.
Pour ce faire Le Papillon a pris bien soin de faire jouer le principe de précaution en demandant d’abord conseil à des connaisseurs de cette belle histoire. La grande époque de production des toiles de lin en Bretagne, donc dans le Trégor, se situe entre 1670 et 1830. Nous n’allons pas ici creuser plus avant cette histoire. A celles et ceux que cela intéresse, une bonne adresse : la maison des toiles de Saint Thélo, commune voisine de Mur-de-Bretagne (tél : 02 96 56 38 26). On peut également consulter l’ouvrage de Jean Yves Andrieux et Daniel Giraudon, aux éditions Skol Breizh, ainsi que les deux livres (L’or du lin et Une mer de lin de bleu) que Joël Raguenès, l’auteur, est venu dédicacer, en juin dernier, à Kermouster.
Limitons nous à deux ou trois précisions concernant la saga du lin à Pouldouran. Voici les bonnes réponses qu’il fallait cocher: c’est en 1909 qu’a cessé le travail du lin dans cette commune ; entre 3, 8, 15, 30 ou 100 balles de toiles étroites superfines, il fallait s’en tenir au chiffre 3 pour savoir qu’à ce prix là le négociant pouvait, avant que ne s’effondre le marché, acquérir une belle et grande demeure.
Ce n’est d’ailleurs pas ce qui manque dans les parages et, très judicieusement, après en avoir obtenu l’assentiment de ses propriétaires, Le Papillon a permis aux marcheurs du gai savoir de découvrir le très beau site du manoir de Kerhir, première escale de ce circuit découverte. Nous n’irons pas jusqu’à soupçonner certains d’avoir, à ce moment là, cliqué sur leur i.phone pour s’assurer la bonne réponse concernant le sieur Jehan de Trolong, lequel est à l’origine de cette demeure. Ce sieur a fait allégeance au duc de Bretagne en 1437 A cette époque l’économie du lin ne battait pas encore son plein. Toujours est-il que ce fut une bien belle étape, enrichie par la présence, à une centaine de mètres de là, d’un routoir – ce sera le premier du circuit – et de la chapelle Saint Nicolas, qui date elle de 1480.
Mais côté chapelle, c’est celle dédiée à Saint Aaron, située sur le territoire de Pleumeur Gautier, que Le Papillon avait choisie pour faire à nouveau travailler les méninges et le don d’observation. Dans son jardin en quelque sorte, Le Papillon de la Presqu’île a pris un malin plaisir à semer le doute.
Si, vous qui nous lisez, vous ne connaissez pas encore Andrea Mantegna, retenez déjà une chose concernant cet artiste peintre et graveur italien (1431-1506) : il est considéré comme l’initiateur de la peinture sur toile de lin. Cette chapelle possède une toile de ce type de Robin Aîné, un peintre du XVIIIe siècle, que seuls des férus de l’histoire de l’art connaissaient avant que Le Papillon nous en fasse découvrir l’existence.
Ce dimanche 9 août, Le Papillon a eu à cœur d’organiser le plus rigoureusement possible ce rallye qui nous fait également cheminer dans l’histoire. Une semaine avant le grand week-end dédié au Patrimoine, il aura donc joué son rôle d’incitateur, mettant il est vrai à profit l’excellence du travail réalisé par le collectif qui s’est chargé de la restauration des talus, barrières et routoirs de Pouldouran. Mais à marcher sur le sable mouvant du passé, on peut parfois prêter le flanc à la critique.
Ce risque, Le Papillon l’a pris en conscience, ce qui, à l’heure où enfin les marcheurs ont pu se mettre à table pour se partager un cochon grillé onctueux à souhait, a donné lieu à quelques controverses non dépourvues d’une bonne dose d’humour.
Ce rallye pédestre se sera déroulé, comme il aura démarré, dans une totale joyeuse ambiance. Assurément la patronne du café Le Bizien se souviendra longtemps de cette matinée où elle aura chaviré les cœurs des invités du Papillon. A l’heure du coup de feu du café du matin, il lui aura fallu, entre deux tournées de percolateur, écouter moult déclarations d’amour. Première épreuve pointée pour cette journée de découverte. Le Papillon ne bat pas que des ailes, il aime faire battre les palpitants. Et si coup de foudre il y eu, c’est bien pour cette commune qui, à nos yeux, a pour seul tort de ne pas faire partie intégrante de la Presqu’île.
Quitte à prolonger ce compte-rendu, une toute dernière question : combien y a-t-il de routoirs à Pouldouran ?
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Le Papillon organise avec j'accueille la nature une conférence
sur les abeilles le 28 septembre 18 h. 30
à la salle intercommunautaire de Kerantour (Pleudaniel)
Pour se rendre à la Salle en partant de Lézardrieux (rond point de la balise) continuer tout droit direction Tréguier, la salle se trouve à environ 3 km à gauche
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Que dire de plus que l'article de Jean Pierre dans la Presse d'Armor et regarder la galerie photos, témoignages de divers photographes.
Cliquez sur le lien
http://le-papillondelapresquile.eklablog.com/fete-de-la-mer-2018-gallery216896
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L'association TIWIZI 22 organise son repas annuel samedi 15 septembre 2018 à la salle des Chardons bleus à L'armor Pleubian
Au menu,
Couscous typique marocain, cuisiné par deux excellentes cuisinières marocaines.
Parts de couscous à emporter au prix de 8€, à enlever sur place à partir de 18 h,
Repas à la salle des Chardons bleus à partir de 19 h. 30, au prix de 15€,
Réservation préalable pour les deux formules au 02 96 56 12 65 ou 06 77 71 90 90.
Tombola, animations
Venez nombreux passer une bonne soirée
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